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Connaissez-vous le joli petit village de…
Fos ?
Fos et le traité Lies et Passeries du Plan d’Arem
Les Pyrénées centrales ont contribué à la notion de frontière. L’observation de ces montagnes et des lignes de crêtes ont accrédité le concept de frontière naturelle.
A l’origine, les contrats passés entre les montagnards ne sont que des « paix ». Par la suite, on remplace ce mot par « passeries » qui exprime le passage. Il est complété par le terme « lies » qui indique le lien scellé par le serment, le contrat et donc la paix. Mettant un terme aux exactions féodales, aux violences pour la possession ou l’usage des estives, ces accords instauraient un retour aux bonnes relations de voisinage.
Le 22 avril 1513, le « lies et passeries » du Plan d’Arrem est signé entre le Comminges (jusqu’aux portes de Toulouse) et le Val d’Aran afin de renouveler des accords plus anciens. Ces accords furent signés malgré la période de conflit entre la France et l’Aragon afin de rétablir la paix et les échanges économiques entre toutes les vallées voisines.
Pourquoi s’appelle-t-il le traité du Plan d’Arrem ? Tout simplement car il a été signé sur ce lieu-dit situé à la frontière franco-espagnole, au sud de Fos, juste avant le Pont du Roi et le val d’Aran.
Et nous ne résistons pas à vous résumer les deux premiers articles de ce traité qui en disent long sur le lien entre nos deux peuples :
Article 1 : Il s’agit de libre circulation d’hommes et de marchandises de part et d’autre de la frontière
Article 2 : les habitants de cet espace pourront continuer de commercer et de communiquer même en temps de guerre entre les deux couronnes de France et d’Aragon.
Le 20 avril 2013, une stèle a été inaugurée afin de commémorer les 500 ans du traité du Plan d’Arem en présence de tous les élus du territoire français comme espagnol. Cette stèle a été réalisée par l’artiste sculptrice Gloria Corona, native du Val d’Aran et commingeoise d’adoption. Et depuis, tous les ans, une journée commémorative est organisée par la Communauté de communes Pyrénées Haut Garonnaises et les autorités aranaises.
Si vous passez par-là, prenez le temps de vous arrêter pour admirer cette stèle et pour penser à ce premier traité européen. C’est quand même, quand on y réfléchie, assez extraordinaire.
Sources : Les mutations des lies et passeries des Pyrénées du XIVème au XVIIIème siècle Serge Brunet / le Revue du comminges tome 2 2013 René Souriac Traité Lies et passeries
Photo : Communauté de Communes des Pyrénées Haut-Garonnaises