Montées de légende

La septième cadole, en partie recouverte de végétation a un aspect bien bucolique et discret. On se plait à lui imaginer des habitants merveilleux, tel Tumnus, le faune du premier volet du roman Le Monde de Narnia, de Clives Staples Lewis, ou le terrier de Blaireau dans le roman de Kenneth Grahame Le Vent dans les saules, ou mieux, Bilbo le hobbit du roman éponyme de John Roald Reuel Tolkien. "Dans un trou vivait un hobbit. Ce n'était pas un trou déplaisant, sale et humide, rempli de bouts de vers et d'une atmosphère suintante, non plus qu'un trou sec, nu, sablonneux, sans rien pour s'asseoir ni sur quoi manger : c'était un trou de hobbit, ce qui implique le confort." Premières lignes magiques du roman légendaire, où le hobbit, casanier, va à son corps défendant, cheminer, randonner, et comme vous, en revenir transformé !

La quatrième cadole est la première de cette étonnante concentration de trois, si rapprochées. Que nous dit cette concentration ? Constructions successives par les mêmes vignerons ? Constructions par des exploitants différents dont les parcelles se jouxtent, mais dont leur emplacement à mi-chemin éloignées des bourgs de Russilly et Givry nécessite pour chacun la construction pour y stocker et s'y abriter ? Individualisme des petits exploitants ou au contraire rapprochement convivial de leurs abris ? Émulation dans la construction ? Cette quatrième cadole est malheureusement déjà ruinée par l'effondrement de sa voûte de pierres. Ce patrimoine architectural rural en déjà souvent en péril !

La cinquième cadole, en bon état de conservation comporte un petit muret perpendiculaire à l'ouverture, qui du fait de son orientation, peut la protéger des intempéries. Celle-ci, comme d'autres, non pourvue d'un linteau supérieur, prend de fait une forme voûtée dans sa partie supérieure pour en assurer la solidité.

Cette sixième cadole impressionne par ses dimensions et son état de conservation. Orientée au levant (tautologie), elle apparaît comme un cairn de pierres néolithique ! Sont-ce les nécessités topographiques de déclivité du terrain qui ont amené à prolonger la cadole en un imposant mur de soutènement ?

La troisième cadole est comme la précédente située en haut d'une pièce de vigne, adossée au murger de soutènement du terrain situé plus haut. Elle est de fait abritée des intempéries et des vents du nord. Orientée vers le sud-est, elle bénéficie de l'ensoleillement matinal, si propice à la vigne.

Site des deux premières cadoles. La première cadole est une cadole bâtie, élégante maisonnette sise au milieu de ce charmant clos de vignes. De construction tardive, sans doute du siècle dernier, sa proximité du bourg, sa taille, ses caractéristiques (cheminée, toit de tuiles, portes et fenêtres) supposent un usage plus varié et complexe que le simple abri contre les intempéries des cadoles éloignées du bourg viticole

La deuxième cadole correspond au type plus ancien de la cadole de murger, celui plus intéressant et plus rustique dont le parcours nous montre toutes les variations. On remarque qu'ici la cadole bâtie a supplanté cette cadole plus ancienne.

La huitième cadole se mérite pour le randonneur ! Elle est située au fond des bois. Cachez-vous et attendez, vous y verrez bientôt des écureuils sur le seuil ! Mais que fait-elle si loin des vignes ? En fait, le vignoble qui l'environnait a depuis longtemps disparu. La crise du phylloxéra à la fin du XIXème siècle, la mévente du vin de Bourgogne dans l'Entre-deux-guerres, l'exode rural ont conduit avec d'autres facteurs locaux et particuliers à une "déprise rurale", un abandon de terres cultivées. Mais cette cadole témoigne, comme d'autres bâtiments ruinés dans la forêt, des murgers par exemple, d'une autre extension du vignoble, révolue, dans la Côte chalonnaise

La neuvième cadole est moussue, comme les précédentes.

Cette cadole est cachée derrière la végétation. Il faudra être malin pour la trouver.

Voici la dixième cadole du circuit.