PLAN IGN
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Vous souhaitez changer vos escapades à vélo, sortir des itinéraires de plaine et vous lancer dans l’ascension de cols de montagne. Vous n’avez que l’embarras du choix, tous plus beaux les uns que les autres, le cyclotouriste que vous êtes ne pourra qu’apprécier ces parcours.
Découvrez ces cols de légende, venez parcourir des itinéraires grandioses. Ces circuits sont uniques et il est certain qu’ils ne vous laisseront pas insensibles et resteront longtemps dans vos mémoires…
"Entre campagne, landes et bois"
Cette balade au cœur de grandes étendues cultivées vous mènera de Lamballe-Armor à Hénansal sur le chemin de Saint-Alban. Une balade bucolique et sensorielle chargée d’histoire et de témoignages de savoir-faire ruraux.
PLAN IGN
PHOTOS AERIENNES / IGN
CARTE DES PENTES (PLAN IGN)
On recensait autrefois de très nom-
breux fours, principalement dans les
cours des fermes. Disparus pour la
plupart, certains ont pu être conser-
vés pour témoigner d’une époque où
la vie s’organisait en fonction des be-
soins du foyer à l’image du four de la
Tremblaye ( propriété privée ) que vous
pouvez observer sur votre chemin. Le
quotidien des petites exploitations bre-
tonnes se résumait à la polyculture et
à l’élevage, auxquels s’ajoutait le pota-
ger. Ce système, qui resta en vigueur
jusqu’au 20e siècle et la modernisation
de l’agriculture, permettait de s’appro-
visionner en viande, en légumes ou en
céréales mais aussi de fournir la crème
issue du lait qui, longuement travaillée
dans la baratte, donnait l’authentique
beurre breton. Plus nourrissant, et peu
exigeant en matière première, le pain
était la base de l’alimentation.
La campagne qui vous entoure est
aujourd’hui faite d’espaces ouverts et
cultivés. Pourtant, en vous attardant
sur le nom des lieux-dits jalonnant
votre parcours, ne découvrez-vous pas
« les Landes Denais », « la Landette », « la
Lande » ou encore « la Lande Noire » ?
Cette toponymie est sans équivoque :
c’est bel et bien un paysage de
landes qui couvrait autrefois la qua-
si-totalité de Saint-Aaron... L’ajonc, qui
décore les talus vous guidant dans la
campagne aaronaise, en reste un des
derniers témoins.
Quand on parcourt le bois de
Coron aujourd’hui, il est difficile
de s’imaginer qu’au Moyen-Âge,
celui-ci abritait, en lisière, un châ-
teau fort entouré de douves, dont le
seigneur dominait toute la paroisse
de Saint-Alban ( (voir le circuit n°10 :
À la rencontre de la Flora )). Ce bâti-
ment fut en effet entièrement détruit
en 1250 par le seigneur voisin de la
Hunaudaye, en Plédéliac. Pendant la
Révolution, le bois servit de repère et
de cache aux Chouans ( voir le circuit
n°16 : Sous le Sceau de Boishardy ),
venus dans la région pour faire subir
nombre d’exactions aux Albanais qui
organisaient l’élection de leur pre-
mière municipalité. En juin 1795, le
maire d'Hénansal, François Rouget, et
son compagnon, Pierre Hénon, sont
entraînés par les Chouans dans le
bois de Coron et exécutés. Le premier,
laissé pour mort, est retrouvé par ses
parents et fut sauvé grâce aux soins
de deux chirurgiens.
S'il fut autrefois le théâtre d'épisodes
plus ou moins glorieux de l'histoire
locale, le bois de Coron joue davan-
tage un rôle naturel aujourd'hui. Cerné
d'espaces ouverts, il sert de refuge à
une bonne partie de la faune locale.
Les grands mammifères, tels que le
sanglier ou le chevreuil s'y sentent en
sécurité. Pour avoir une chance d’aper-
cevoir un animal comme le chevreuil,
il y a une règle à suivre absolument :
rester discret et silencieux. En vous pro-
menant au lever du jour ou au crépus-
cule, vous augmenterez d'autant vos
chances d'apercevoir ce petit ongulé
bondissant, dans le bois ou en lisière.
À défaut d'observation directe, vous
pouvez, tout en marchant doucement,
essayer de repérer les traces de son
passage dans les parties boueuses du
chemin.
Juste avant de quitter le bois, vous
pourrez observer sur votre gauche,
dans une clairière, l'emplacement
d'une ancienne motte féodale qui n'est
plus repérable aujourd'hui que par ses
fossés circulaires. Florissantes aux 11e et
12e siècles, les mottes féodales étaient
de petits ouvrages défensifs associant
une tour en bois, bâtie sur monticule
de terre, une palissade et de profonds
fossés entourant l'ensemble. La popu-
lation, peu nombreuse à l'époque, s'y
réfugiait en cas d'attaque.
À la sortie du bois, maintenant à
Hénansal, vous êtes face à la maison
qui abritait autrefois le café du « Pignon
Percé », relais très apprécié par les
nombreux chasseurs qui fréquentaient
le bois et par les marchands de bes-
tiaux qui y faisaient une halte rafraî-
chissante en se rendant au marché de
Lamballe. Dès lors, il n'était pas rare, au
début du siècle, de voir un cortège de
chevaux et charrettes y stationner. L'on
pouvait y déguster un cidre réputé, issu
de la production locale. Le café devait
son surnom à sa porte d'entrée placée
sur son pignon, aujourd'hui remplacée
par la fenêtre donnant sur la route.
Le manoir du Maupas ( propriété
privée ), construit au 17e siècle, se
distingue par son jardin clos par des
murs et par la tourelle qui domine sa
face nord. Il était autrefois la propriété
de Marie Le Sénéchal, affiliée aux De
la Motte Rouge. Cette grande famille
d'Hénansal vit grandir Joseph Edouard
de la Motte Rouge. Général en chef de
l'armée de la Loire, et grand-croix de
la Légion d'honneur, il participa aux
campagnes de Crimée et d'Italie où il
se distingua par ses qualités de com-
mandement