PLAN IGN
Outdoor
C’est le début de saison, vous reprenez le vélo, retrouvez des circuits pour vous aider à la préparation de journées beaucoup plus longues. C’est aussi un moyen de faire connaissance avec notre territoire terre de cyclotourisme.
Vestiges médiévaux et fleurs de légendes
En lisière de la forêt de Gouffern, la motte castrale de Sainte Eugénie offre un magnifique panorama sur la vallée de la Dives et les collines du Pays d’Auge. Versant ensoleillé et sol calcaire ont favorisé ici une flore rare et originale : la fascinante Belladone, l’orchidée Cephalanthère de Damas sont quelques unes des raretés que vous pourrez admirer.
Sentier nature
PLAN IGN
PHOTOS AERIENNES / IGN
CARTE DES PENTES (PLAN IGN)
Vestiges médiévaux et fleurs de légendes
En lisière de la forêt de Gouffern, la motte castrale de Sainte Eugénie offre un magnifique panorama sur la vallée de la Dives et les collines du Pays d’Auge. Versant ensoleillé et sol calcaire ont favorisé ici une flore rare et originale.
Sentier balisé ouvert toute l'année / Dépliant guide
Il y a environ 1000 ans, se dressait sur ce point stratégique une fortification féodale dite motte castrale. Il s’agissait d’un ouvrage de défense, rapide à construire, utilisant des matériaux peu coûteux et disponibles à proximité. La motte était constituée d’un rehaussement important de terre rapportée, de forme circulaire sur laquelle se dressait une tour de guet en bois. La terre des fossés était utilisée pour construire la motte et les talus de l’enceinte. Une palissade en bois était dressée sur ces talus afin de se protéger des envahisseurs, notamment des seigneurs voisins.
Vous êtes ici en lisière de la forêt domaniale de Grande Gouffern. Du haut de la motte, le point de vue est remarquable. La Dives s’écoule du sud-est au nord-ouest au milieu d’une vaste plaine de cultures ouvertes. En arrière-plan, se dessine l’escarpement occidental du pays d’Auge couvert d’herbages et de petits bois. Parmi ces collines, on aperçoit le Mont-Ormel.
Suite au déboisement, certaines espèces végétales ont recolonisé le site. Des espèces de milieux différents se côtoient.
La partie haute du site est constituée d’argile à silex plus ou moins sableuse. On y trouve des espèces acidiphiles et un sol parfois humide.
Plus bas, la craie remplace peu à peu l’argile, le sol devient plus perméable et les espèces calcicoles apparaissent.
Jadis la belladonne était considérée comme une plante magique. Ses fruits noirs, pourtant très appétissants, sont extrêmement toxiques, tout comme toutes les autres parties de la plante.
Néanmoins, la molécule active, l’atropine, a pu être extraite et pendant très longtemps a été utilisée en médecine.
À la renaissance, les italiennes l’utilisaient pour dilater leurs pupilles et accroître leur pouvoir de séduction d’où son nom de belladone, bella donna qui signifie belle dame en italien.
Sur ce talus qui entoure la motte se dressait autrefois une palissade.
Aujourd’hui, ce terrain pentu artificiel offre les conditions idéales pour certaines espèces de milieux secs et bien exposés : Orchis pyramidal (1), Euphorbe petit cyprès (2), Astragale à feuille de réglisse (3), Gentiane d’Allemagne(4).
Au XIXe siècle, ce site était connu pour son marais d’une rare richesse botanique.
Celui-ci a aujourd’hui quasiment disparu mais le sol de la prairie reste néanmoins humide et abrite encore quelques espèces remarquables.
Un captage d’eau y avait été installé et alimentait le hameau en contrebas.
Ici les épicéas plantés à partir des années soixante ont remplacé l’ancienne hêtraie encore présente en lisière. Dans le sous-bois, subsistent quelques espèces peu communes caractéristiques de ces bois calcaires, tel le bois gentil et certaines orchidées.
Les résineux en modifiant la nature du sol (acidification) peuvent faire disparaître ces espèces, c’est pourquoi leur abandon progressif a été programmé.
Autrefois sur les « places de feu » (encore visibles) les charbonniers empilaient soigneusement des rondins de bois, puis les recouvraient de terre et les enflammaient. Cette technique permettait une combustion lente et incomplète du bois, qui donnait le charbon de bois.
Les romains ont aussi laissé de nombreuses traces dans les environs. La motte est d’ailleurs notée « camp romain » sur les cartes IGN. Un trésor de 5 000 médailles romaines a même été découvert au XIXe siècle non loin d’ici en forêt de Petite Gouffern. Sur ce lieu, une pierre imposante suscite toujours l’imagination : curiosité géologique ou historique.